Quand Myriam (éditrice) est venue vers moi pour me proposer ce projet de roman culinaire, j’étais assez perplexe… Comment donner envie d’un plat avec des mots ? Puis, faut dire qu’on n’a pas des masses de termes pour parler d’une saveur, d’une odeur, ou d’une sensation. Même si le français est très riche, à ce niveau-là, il semble tout de même limité. Puis, il faut surtout passer aux aveux : la cuisine et bibi, ça fait deux ! Je crois que j’en suis restée au stade de l’étudiante en kot qui se fait – au mieux – des raviolis. Alors comment m’intéresser à cet art qui, personnellement, m’apparait comme une perte de temps ?

Toujours est-il qu’Amandine qui a vu clignoter le mot « DEFI » au-dessus de cette proposition s’est empressée de l’accepter ! Eh oui…

Les démarches commencent, et, dès lors, je dois rencontrer un chef : Olivier. Vu que nous devrons nous supporter pendant quelques mois, je lui propose directement qu’on se tutoie. Heureusement qu’il n’a pas trente ans de plus et des cheveux blancs, parce que je suis persuadée que j’ai bafoué toutes les règles de bienséance dès notre première rencontre. (Encore un préjugé de mon cerveau culinairement limité : grande cuisine et politesse à l’anglaise sont forcément liées.)

Emballé par le projet, Olivier accepte toutes mes conditions : participer à l’un de ses cours de cuisine, goûter certaines recettes qu’il proposera, écrire dans l’ambiance du restaurant. Sauf qu’il est bien plus ambitieux que moi : il s’arrangera pour être présent à la foire du livre, et il m’emmènera au marché (à Bruxelles) quand il remplira son stock de produits frais (à 2h30 du matin) ! Mais restons-en là : mon douloureux réveil et cette nuit mouvementée feront l’objet d’un prochain article.

J’ai donc participé à un cours de cuisine donné par Olivier à La Gloriette ! Avec le recul, je me rends compte que je n’avais pas du tout anticipé la chose, et que j’y allais sans savoir à quoi m’attendre. Arrivée sur place, j’ai appris par les autres participants le déroulement de la soirée. (Il faut savoir qu’Olivier gardait le suspense d’un côté sur mon identité pour ses habitués, et de l’autre sur ce qui était prévu pour moi.) C’est après avoir été renforcer l' »équipe dessert » (constituée alors d’un seul homme qui n’avait vraiment pas besoin de moi dans ses pieds), et avoir fait une demi-douzaine de bêtises (au pesage des ingrédients, ou avec la machine bizarre qui presse les oranges), que le réconfort a récompensé l’effort. Oui oui oui : on mange ce qu’on a préparé ! Repas trois services préparé par nos soins !

Première étape de ce « Vis ma vie » améliorée réussie : j’en aurai des choses à écrire dans ce roman !

On retient donc :

  •  Que les desserts au potiron, ça existe.
  •  Qu’il y a des choses bien meilleures que les raviolis.
  •  Qu’on connait toujours beaucoup plus de monde qu’on ne le croit. (Seuls ceux qui étaient présents comprendront…)

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